samedi 2 novembre 2013

PLANES

Bonjour Paris, Luxembourg, Bruxelles, Montréal. Nous sommes le samedi 2 novembre 2013, il est 13h18 en GMT+1 et vous êtes tranquillement branchés sur internet à l'heure où je vous parle. 
Du moins, je pense.

Planes, c'est le nouveau joujou des studios Disney tout droit sorti de l'univers de Cars. Avec ce spin-off, réalisé par le novice Klay Hall (qui n'a qu'un Direct-to-DVD sur La Fée Clochette à son actif), la franchise au château-fort magique a réuni plus de 1.2 million de spectateurs en France et, dans le monde, a réussi à dépasser le budget du film qui fut de 50 millions $! Comme toute grosse boîte de production qui se respecte, Planes aura déjà le droit à sa suite avec le même casting vocal aux commandes normalement, tout comme Hall qui fut confirmé au poste de réalisateur. Alors, qu'en est-il vraiment de ces aventures de l'avion supersonique qui a le vertige?



Réalisé par Klay HALL
Scénario: John LASSETER, Klay HALL, Jeffrey M. HOWARD
Avec les voix US de Dane COOK, Teri HATCHER, Cedric THE ENTERTAINER, Val KILMER...
Durée: 1h32
Sortie française en salles: 9 octobre 2013

L'HISTOIRE: Dusty Crophopper est un épandeur qui étend chaque jour de l'engrais sur les mêmes champs. Mais Dusty a un rêve: celui de concourir avec les plus grands, de voler autour du monde pour être l'avion le plus rapide du monde! Mais comment faire si on est épandeur... Et qu'on a le vertige?




Ce qu'on est sûrs avant même de commencer le film, c'est que Disney n'a pas du faire ce film pour le plaisir de faire des bons films qui réunissent la famille, mais d'accumuler gentiment et sûrement les billets verts. Parce que c'est quoi Planes? Ce sont les voitures de Cars, avec des avions modélisés comme les voitures de Cars. Tout est dit. Le film ne regorge d'aucune originalité, ne présente rien de franchement nouveau  même dans la construction des personnages (Flash McQueen remplacé par Dusty Crophopper; Martin devient El Chupacabra).

L'intrigue est tout bonnement moisie, ne souffre d'aucun rebondissement, est cousue de fil blanc du début à la fin. Les scénaristes ont voulu aussi se montrer très professionnels, utilisant des termes très techniques pour impressionner l'enfant et lui montrer à quel point c'est compliqué mais aussi fascinant de faire ce métier. Tout cela déjà tue à coups de pelle tout l'esprit enfantin de Disney en quelques minutes, mais en plus si on veut être technique il est un peu étrange d'utiliser le mot "écrabouiller". Ca montre toutes les faiblesses en un tour de main. Tadaaaa c'est génial!

L'enjeu du film, lui par contre est différent de Cars. Même si le fait de participer à un championnat du monde avec les meilleurs pilotes fait un peu penser à l'idée première de Cars 2, ici la vantardise n'est pas le point central de la morale de fin de film. Non, Disney, comme tous ses films depuis le début de l'année et ses Mondes de Ralph, joue à fond la carte du problème identitaire et de la tolérance. Bien sûr, tout film d'animation aujourd'hui s'appuie sur cette morale parce que c'est ce qui fait l'actualité. Turbo, le dernier animé de DreamWorks (assez décevant aussi), s'appuie sur ça aussi sur fond de courses également. Mais dans Turbo, la différence est que les studios ont fait en sorte que le "méchant" soit charismatique et empli d'humour. Dans Planes, c'est bien simple, il n'y a pas de méchant! Ou alors il n'est que sous-employé! Ripslinger, l'avion prétentieux, est grotesque, sans âme et n'est que rarement utilisé, alors on a l'impression de vivre dans un rose bonbon permanent où il est impossible de prétendre à un quelconque retournement de situation. Mais le plus étonnant, accrochez-vous bien, est que derrière le scénario se cache John Lasseter, l''homme qui avait écrit les trois premiers Toy Story et qui avait eu le mérite de révolutionner le cinéma d'animation! Sortez les défibrillateurs, car je sais que ça fait mal d'entendre ce que je viens de dire.

Statu quo pour le gentil avion, sans véritable atout charme, qui est ennuyeux et qui ne provoque aucun rire. En même temps, quand on retrouve Dane Cook, l'homme qui bouge sans arrêt dans Charlie les filles lui disent merci à la voix désagréable, pas étonnant... Épaulé par des voitures (Ding dong! C'est logique!) et un avion anciennement aux ordres de l'armée au lourd secret, on a le droit à des dialogues sans saveur, où il n'existe aucun éclat de rire ou aucune idée qui puisse nous redonner quelque espoir de sauver le film. Non, en plus le film enchaîne les clichés (le raffiné anglais, le mexicain tout lisse qui n'a pas de charme et qui se cache derrière son masque de Lucha Libre, les américains ont des noms assez normaux au contraire des autres avions à la nationalité différentes qui sont stigmatisés à fond la caisse) et accumule les morales de plus en plus exécrables, se terminant dans un final où tout est déclaré haut et fort, histoire qu'on termine le film avec un goût encore plus amer dans la bouche.


L'humour du film aussi est assez étrange, quitte à se demander s'il y en a vraiment un. Je n'ai pas souri une seule fois devant Planes. Le film préfère axer son rire pour les petits mormons de 3/7 ans mais au regard de la salle il s'avère que c'est aussi rater. Pour élargir le public Disney propose également quelques pics de sarcasme qui sont incompréhensibles pour les enfants (sans doute pour montrer qu'on pense aussi -un peu- aux adultes qui dorment déjà), mais affirmer un message de tolérance en rigolant de la taille des nains je ne suis pas sûr que ce soit vraiment plaisant. L'animation, fade, n'a comme seul point positif une seule scène où l'avion militaire commence à reprendre son vol, car la musique derrière et la façon dont elle est présentée regorge d'une magie qu'on croyait entièrement perdue des studios. En clair, il n'y a rien de bien et on tire rapidement la sonnette d'alarme aux studios Disney. 



Voilà ce qu'on peut dire des n'avions de Disney. Tout fout le camp aux pays des copains ailés, il n'y a rien de plaisant et l'ennui installé inconsciemment dès le départ a le mérite de ne pas descendre. 1h30 à voir des avions volés je jure que c'est aussi triste que se passer Stromae en boucle toute une journée. Voilà comment j'ai contribué à l'arnaque commerciale la plus grossière de l'histoire de la franchise en terme d'animation. A quand Boats maintenant?



Note: 1/10

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